Ritaline : ces pilules contre l’hyperactivité qui font scandale
Actualité publiée dans "Société" le 30/05/2013
Un débat s’engage parmi les médecins, autour de la Ritaline, un médicament prescrit aux enfants hyperactifs. Palliant efficacement les symptômes de l’hyperactivité, la Ritaline, proche des amphétamines, peut aussi avoir de graves effets indésirables.
Un médicament contre l’hyperactivité
La molécule active est la méthylphénidate, une substance voisine des amphétamines, commercialisée sous plusieurs marques dont la plus connue est la Ritaline. La méthylphénidate est classée parmi les stupéfiants.
Si ses détracteurs l’appellent « camisole chimique » comme le rappelle Le Nouvel Observateur, ce médicament est pourtant communément prescrit aux enfants hyperactifs.
Les résultats sur l’hyperactivité sont sans équivoque : l’enfant dort mieux, est plus calme et plus attentif en classe.
Mais la Ritaline est loin de faire l’unanimité : « C’est une substance de type stupéfiant. Est-ce que ça soigne ? Non », précise le professeur Corcos, spécialiste de l’adolescence. La Ritaline pourrait en effet provoquer à moyen terme des troubles cardiovasculaires, neurologiques et psychiatriques.
Des ventes en hausse
Le débat s’ouvre notamment face à la récente explosion des ventes de Ritaline. En effet, même si la prescription de ce médicament est réservée aux spécialistes hospitaliers et que la Haute autorité de santé (HAS) recommande de ne l’utiliser qu’en seconde intention, les ventes de Ritaline ont augmenté de 70 % entre 2008 et 2013.
Le nombre de consommateurs a augmenté de 83 % en cinq ans et l’âge médian est passé de 15 à 13 ans. Le Parisien fait observer que sur le plan scientifique, rien ne justifie cette envolée.
La HAS évoque même un risque d’usages détournés. Elle fait notamment l’hypothèse d’une utilisation par des toxicomanes et par des étudiants à la veille des examens, et soupçonne des parents d’en donner à leurs enfants dans le seul but d’améliorer leurs performances intellectuelles.