Enquête PISA 2012 : le système éducatif français est tiré par le bas
Actualité publiée dans "Études et rapports" le 03/12/2013
Porté par l’OCDE, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), permet de mesurer tous les trois ans les faiblesses et forces des systèmes éducatifs des pays partenaires. La dernière enquête portant sur la période 2009 – 2012 a été publiée ce mardi 3 décembre et regroupe les données de 75 pays.
Le système éducatif français est moins performant que les autres années
Le classement PISA permet de comparer l’efficacité des systèmes éducatifs au niveau national et international. Ce classement tient compte des performances des élèves âgés de 15 ans, en matière de mathématiques, de sciences et de compréhension de l’écrit. La prise en compte par le système éducatif étudié des inégalités socio-économiques des élèves joue également sur ce classement.
Pour l’enquête 2012 et sur les 34 pays membres de l’OCDE, la France se classe 18e. En 2009, elle était 13e. Sur l’ensemble des 75 pays participants à l’étude cette année, la France se classe aux alentours de la 25e place.
Des faiblesses en mathématiques
En ce qui concerne les mathématiques, qui est la matière sur laquelle les élèves ont été le plus évalués pour cette enquête, la France recule à la 25e place (22e en 2009). La France passe ainsi dans la moyenne des pays de l’OCDE.
Selon l’enquête, la proportion d’élèves très performants a peu évolué entre 2009 et 2012, en revanche les élèves en difficultés sont plus nombreux. Les inégalités et écarts entre élèves se sont ainsi creusés en mathématiques, avec un nivellement vers le bas.
Sur la compréhension de l’écrit (21e place sur 75), les élèves français affichent globalement les mêmes performances qu’en 2009, avec une augmentation similaire de la proportion d’élèves très performants et d’élèves peu performants (+4 points de pourcentage).
En sciences, le niveau français a légèrement augmenté plaçant le pays à la 26e place sur 75. En 2009, la France était 27e sur 65 États.
Un système de plus en plus inégalitaire
Pour les enquêteurs de l’OCDE, le système d’éducation français est très inégalitaire, « plus inégalitaire en 2012 qu’il ne l’était 9 ans auparavant ». Au-delà des performances scolaires, les auteurs constatent également que « les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé », sont aussi « moins impliqués, attachés à leur école, persévérants, et beaucoup plus anxieux par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE ».
En conclusion, les élèves appartenant à un milieu défavorisé auraient statistiquement, aux vues des résultats de l’enquête, moins de chances de réussir que les autres, et ce plus aujourd’hui encore qu’en 2003.
L’OCDE estime cependant que le nombre d’enseignants qualifiés n’est pas en cause puisqu’au-dessus de la moyenne des 34 pays de l’organisation.
La refonte de l’école, Acte II
Qualifiés d’inacceptables par le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, ces résultats confirment la nécessité de réformer l’école française.
En réaction à cette enquête, le ministre a ainsi annoncé le lancement de l’acte II de la refondation de l’école. Concrètement, cet acte II se traduit par 3 éléments :
- la révision des métiers de l’enseignement ;
- la refonte des programmes, dès 2014 en maternelle, le ministre précisant qu’en « 2015, 2016, 2017, l’ensemble des programmes de la scolarité obligatoire sera revu pour permettre la réussite de tous les élèves » ;
- le renforcement de l’éducation prioritaire dans la lignée des actions entreprise par George Pau Langevin depuis 2012 et avec l’annonce, dès le mois de janvier, de nouvelles mesures.