Un manque de parité dans les livres et films pour enfants
Actualité publiée dans "Culture et médias" le 31/05/2013
L’Observatoire des inégalités publie une analyse sur la place des filles, des garçons et de leurs représentations, dans les films et les livres pour enfants. La veille, le blog Culture G publiait le témoignage d’une libraire sur le même sujet.
Principaux constats de l’Observatoire des inégalités.
L’Observatoire constate d’abord que sur 79 héros de livres de jeunesse pour les 0-12 ans, 38 % sont des héroïnes et estime que « l’égalité n’est pas encore atteinte, mais le déséquilibre n’est pas aussi important qu’attendu ».
Pour les DVD, le constat est déjà différent : sur 56 DVD pour enfants, les filles ne représentent que 24 % des personnages principaux contre 76 % de garçons. D’autre part, les garçons sont la plupart du temps dotés de super-pouvoirs contrairement aux héroïnes.
La BD est finalement le support où les filles sont le plus sous-représentées : « la bande dessinée s’illustre comme le lieu d’actions propres aux garçons ». Les personnages principaux féminins ne représentent en effet que 10 % de tous les héros de BD. Le rapport précise que sur les 75 BD étudiées, seulement 5 sont centrées sur une fille : Bécassine, Mafalda, Mélusine, Sailor Moon et Yoko Tsuno.
Une division des genres très précoce
Les remarques de l’Observatoire des inégalités s’inscrivent dans un contexte ou la division des genres et la sexualisation interviennent de plus en plus tôt dans les produits destinés aux enfants.
Sur le blog Culture G, une libraire jeunesse a posté un témoignage sur le sujet : elle constate que les livres s’adressent de plus en plus tôt soit aux filles soit aux garçons, alors qu’ils étaient relativement neutres pour les tout-petits.Elle explique que désormais, une majorité de parents réclament eux-mêmes des ouvrages qui exploitent des stéréotypes sexués et confortent leurs enfants dans ces codes.
Par ailleurs, la libraire observe qu’il est davantage accepté par les parents qu’une fille veuille lire occasionnellement un ouvrage destiné aux garçons que l’inverse. Un garçon qui s’empare d’un ouvrage d’aventures policières dont l’héroïne est une fille – ce qui est sans doute accessoire pour l’enfant – doit reposer le livre, car « ça n’est pas pour les garçons ».La libraire s’effraie à juste titre de voir apparaître des livres cartons destinés aux petits dés un an et intitulés « Chloé joue à faire le ménage » ou « Le bus de Marius ».