TIC à l’école : les élèves et enseignants doivent être mieux formés
Actualité publiée dans "Études et rapports" le 12/06/2013
La politique de développement de l’Europe passe par une transformation des systèmes éducatifs en place. Au cœur de ce projet, le développement des TIC dans les écoles apparait comme essentiel.
Une éducation aux TIC insuffisante et nécessaire
Dans le cadre de sa politique de développement, l’Union européenne vient de mettre en ligne un rapport datant de février 2013 et retraçant les différents usages des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le milieu éducatif.
Les TIC sont plus utilisées à la maison qu’à l’école
Les auteurs du rapport « Enquête sur les écoles : les TIC dans l’éducation », se sont penchés sur différentes données relatives à l’utilisation des TIC à l’école tels que les attitudes des élèves, des enseignants et de l’administration vis-à-vis de ces technologies, leurs pratiques ou encore le niveau d’équipement des établissements scolaires.
Largement utilisées hors de l’école, les TIC le sont beaucoup moins à l’école.
Ainsi près de 20 % des élèves de 13 ans n’ont jamais touché d’ordinateur en classe alors qu’une grande partie d’entre eux y ont régulièrement accès à domicile, qu’il s’agisse de l’usage classique d’un ordinateur familial, personnel ou encore d’un smartphone.
Cette utilisation hors écoles permet aux élèves de développer certaines compétences. Bien qu’acquises, ces compétences ne sont pas forcément comprises.
Au sens de l’UE, l’utilisation des TIC reste pourtant fondamentale en classe, ne serait-ce que pour appréhender correctement les compétences développées par cet usage régulier. En effet, une explication et une utilisation pratique des TIC offrent aux élèves une meilleure compréhension et une plus grande confiance en leurs capacités réelles.
Un problème d’accompagnement et de suivi
Beaucoup d’enseignants et administrateurs interrogés soulignent des inégalités dues notamment aux moyens et matériels disponibles dans les écoles.
Ces inégalités en terme d’équipement existent bel et bien entre les États membres, les écoles des pays nordiques étant généralement beaucoup mieux équipées que les autres pays notamment la Grèce, l’Italie ou encore la Hongrie.
Soulignant un effet « non significatif » des variations de taux d’équipement sur la fréquence d’utilisation des TIC à l’école, l’étude dénonce un effet beaucoup plus fort des dispositifs d’accompagnement (suivi, tutorat, formation…).
La fréquence d’utilisation de TIC à l’école par les élèves est ainsi beaucoup plus importante quand une stratégie d’intégration de l’outil est en place. Cette stratégie peut se traduire par plusieurs formes, à commencer par une formation spécifique des enseignants à l’utilisation de ces technologies dans leurs cours, au-delà de la « seule » préparation de ces cours.
Une pierre à l’édifice européen autour des TIC
Les différentes conclusions et recommandations du rapport viennent conforter l’Europe dans ses différentes stratégies éducatives et économiques.
Pour la Commission, la politique éducationnelle des États membres n’est tout simplement plus adaptée à la réalité économique et sociale.
Ainsi en novembre 2012, la Commission européenne a lancé son projet « pour repenser l’éducation ». Cette stratégie vise à mettre les TIC au cœur du système éducatif :
- Pour une internationalisation des compétences ; à la fois linguistique, par l’acquisition de plusieurs langues ; technique, en favorisant les échanges internationaux ; et particulière, en améliorant la reconnaissance à l’étranger des diplômes et qualifications hors diplôme.
- Pour améliorer la compétitivité du secteur numérique européen, en dotant les citoyens européens de compétences leur permettant d’accéder à un secteur en pleine évolution économique.
- Grâce à une mobilisation des entreprises du secteur dans la formation des élèves et des enseignants. Le développement de Ressources Éducatives Libres (REL) est également souhaité.
En résumé, les autorités européennes ne sauraient se cantonner à une simple augmentation des moyens matériels dans les écoles, qui serait d’une part inefficace, et d’autre part très difficile à tenir au vu du contexte économique actuel.
L’ensemble de ces travaux autour des TIC vise à lutter contre le chômage en Europe, en investissant un secteur qui créé près de 100 000 emplois sur le bassin européen.
Dans le cadre de sa « grande coalition en faveur de l’emploi dans le secteur du numérique » lancé en mars 2013, la commission invite « les entreprises du secteur numérique, les administrations et les secteurs de la formation et de l’enseignement à adhérer à une grande coalition en faveur de l’emploi dans le secteur du numérique, en vue de pourvoir jusqu’à 900 000 emplois vacants qui devraient apparaître en Europe d’ici à 2015 dans le domaine des TIC ».