Des nouveaux réseaux d’éducation prioritaire dès la rentrée prochaine
Actualité publiée dans "Éducation nationale" le 21/01/2014
Perçue comme inadaptée, l’éducation prioritaire va être réformée dès la rentrée prochaine. De nouveaux réseaux d’éducation prioritaire « REP + » vont être définis dans les REP et ZEP actuels, avec plus de moyens et plus d’effectifs pour une action plus efficace.
Des réseaux d’éducation prioritaires plus efficaces
Destinés depuis les années 80 à lutter contre l’échec scolaire et les inégalités sociales, les zones d’éducation prioritaires (ZEP) puis les réseaux d’éducation prioritaires (REP) ont évolué au fil du temps et rassemblent désormais les réseaux de réussite scolaire (RRS) et les établissements appartenant au dispositif ÉCLAIR (écoles collèges lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite).
En novembre dernier, un diagnostic de ces différents réseaux a été réalisé, mettant en évidence la nécessité de réajuster la politique d’éducation prioritaire en France. Dans ce sens, Vincent Peillon a annoncé l’expérimentation à la rentrée prochaine de nouveaux réseaux REP, baptisés REP+.
Au total, 350 REP+ devraient être défini parmi les 1000 REP existants. L’objectif de cette restructuration serait d’obtenir une nouvelle carte de l’éducation prioritaire, plus courte, mais plus efficace. Actuellement en primaire près d’un élève sur 5 est scolarisé en éducation prioritaire.
Plus d’accompagnement, plus de moyens, plus de réussite
Dans les écoles primaires, cette réforme va se traduire par plusieurs actions :
- la scolarisation des moins de 3 ans avec la mise en place dans chaque réseau d’au moins une classe pour les moins de 3 ans ;
- la mise en place du principe « Plus de maîtres que de classes » dans chaque école de l’éducation prioritaire ;
- un rééquilibre des temps d’enseignements en REP + : l’idée étant de développer le travail en équipe des enseignants et de valoriser la formation en continu sur site.
- une révision des méthodes de formation et de travail des équipes pédagogiques (formation sur site et meilleur accompagnement de ces équipes) ;
- une plus grande considération de la fonction de directeur avec la signature de contrats aidés et la mise en place de décharges horaires ;
- un suivi et un accompagnement de l’élève dans son apprentissage, au délai de sa scolarisation dans le 1er degré, avec l’établissement de connexions plus fortes entre l’école et le collège ;
- Le ministère de l’Éducation nationale souhaite également ouvrir davantage l’école aux parents et autres partenaires pédagogiques pour un engagement.
Inciter les enseignants à s’installer en REP
Boudés par les enseignants, les REP restent majoritairement des choix d’affectation par défaut. Pour contrebalancer cette tendance, le ministère promet des conditions de travail aménagées :
- une charge de travail allégée :
- avec l’arrivée d’un enseignant supplémentaire en CP et CE1 pour aider les élèves en difficulté ;
- 9 journées de cours seront retirées afin de permettre la mise en place d’un suivi personnalisé des élèves;
- un accompagnement professionnel plus poussé :
- Un tutorat sera mis en place progressivement pour que les jeunes enseignants soient accompagnés par des professeurs plus expérimentés ;
- Les jeunes enseignants en REP pourront bénéficier d’au moins 3 jours de formation en plus.
- Une meilleure rémunération. La prime annuelle de 1 156 euros sera augmentée de 50 %, soit 578 euros de plus à partir de 2015.
300 à 400 millions d’euros pour les REP+
Au total, cette réforme nécessiterait, selon le ministère de l’Éducation nationale, un budget global de 300 à 400 millions d’euros. Dans la présentation du projet, Vincent Peillon a expliqué que cet argent serait rassemblé par « redéploiement ». En d’autres termes, le ministère de l’Éducation nationale devra réaliser des économies dans son budget pour pouvoir mettre en place cette réforme de l’éducation prioritaire.